Le financement gouvernemental et philanthropique traditionnel pour les activités de conservation, de restauration et d’intendance ne sera pas suffisant pour enrayer et inverser la perte de biodiversité ou pour atteindre les objectifs climatiques d’ici à 2030. Rien qu’au Canada, nous avons besoin de 15 à 20 milliards de dollars US de financement supplémentaire par an pour relever les défis actuels, soit environ cinq fois plus que ce qui est actuellement dépensé.
L’augmentation des fonds publics et philanthropiques est une étape importante pour combler ce fossé, mais pour répondre à nos besoins de financement, il faut élargir l’éventail des bailleurs de fonds, ce qui implique un rôle important pour le secteur privé. Pourtant, il est difficile d’attirer des financements privés vers la nature, étant donné que les écosystèmes ne se prêtent pas aux véhicules d’investissement traditionnels. La valeur de la conservation, de la restauration et de la gestion durable des écosystèmes entraîne des coûts initiaux dont les bénéfices, tels que l’augmentation de la séquestration du carbone et l’atténuation des inondations ou l’amélioration de la qualité de l’air, sont diffus malgré les coûts qui augmentent en leur absence. Le financement de la conservation permet de relever ce défi en offrant des instruments qui alignent et incitent les partenaires à investir dans des activités qui produisent des rendements financiers en même temps que des bénéfices environnementaux, culturels et/ou sociaux.
Il est important de reconnaître que les pratiques de financement de la conservation ne sont pas toujours le meilleur moyen de financer certains types d’activités. Le financement des espèces en péril, par exemple, est nécessaire indépendamment de l’incitation financière. Le financement de la conservation n’est pas non plus destiné à réorienter les flux de donateurs existants. L’objectif est d’attirer de nouveaux investisseurs pour des projets producteurs de revenus et de libérer les fonds des donateurs pour des projets naturels qui ne produisent pas de revenus.
La marchandisation de la nature n’est pas non plus le but recherché. L’objectif est de mieux comprendre toutes les valeurs de la nature et de la conservation, et de faire en sorte que les investissements soient orientés dans ce sens.
Le financement de la conservation est confronté à plusieurs défis qui ont entravé son adoption à grande échelle et son efficacité au Canada, dont notamment :
Le Pôle d’investissement dans la nature veut contribuer à relever ces défis et à promouvoir le financement de la conservation. Pour en savoir plus sur le contexte canadien, consultez notre explicatif.